Nous connaître
NOTRE HISTOIRE
Fin des années 1970, Willy Van Wesemael et Monique Paelstermans habitent Hofstade, près d’Alost. Mais ils rêvent d’aller s’installer quelque part dans les Pyrénées françaises pour y apprendre l’élevage des chèvres et surtout pour pouvoir disposer des multiples plantes qui poussent naturellement dans ces hautes montagnes. En effet, Willy a grandi dans l’ancien hôpital d’Alost dirigé à l’époque par des religieuses qui lui ont transmis leurs connaissances des herbes médicinales et les bases de la naturopathie. Des connaissances qui ont fait naître chez Willy un intérêt jamais démenti.
Les Pyrénées sont ainsi les prémices de son amour des plantes et surtout du savoir qui entoure le monde des “simples”.
L’idée de partir dans les Pyrénées est excellente mais il y a une difficulté : y trouver un logement pour une famille avec six enfants. Vient aussi la question du travail… C’est compliqué parce que sans maison pas de travail, et sans travail pas de maison ! Finalement, après avoir tourné en rond pendant quelques mois, la famille prend la décision de revenir en Belgique.
Des Pyrénées ils se sont quand même enrichis de l’art de la fromagerie, une richesse qui se goûte encore aujourd’hui.
Nafraiture (Vresse-sur-Semois)
En 1981 toute la famille Van Wesemael arrive à Bohan (Vresse-sur-Semois) et y loue une maison de vacances. Un arrêt nécessaire car il faut faire la lessive et surtout se reposer d’un long voyage en camionnette.
Et en août de cette même année, Willy, accompagné de son premier fils John, découvre une vieille bâtisse datant du siècle précédent (1865) : la Chiquetterie.
C’est un bâtiment délabré, inhabité depuis 7 ans et où les passeurs et les contrebandiers mènent leurs affaires en secret. Le bâtiment est à vendre avec un hectare et demi de terrain ! Le prix est avantageux.
Malgré les nombreux travaux à entreprendre dans ce véritable taudis, Willy voit immédiatement le potentiel qu’offre la propriété et la possibilité d’enfin réaliser son rêve…
Willy prend alors rendez-vous avec le propriétaire, mais celui-ci ne veut pas vendre à des flamands ! Heureusement Willy est un ancien para-commando parmi les missions effectuées il a participé à la libération des anciens coloniaux du Congo de 1958 à 1960. Et le propriétaire de la maison est justement un ancien colon du Congo.
Ainsi, après une longue route, après beaucoup de souvenirs, grâce à son passé de para-commando, Willy devient propriétaire. Les six enfants ; John, Anne-Marie, Kathy, Wim, Marijke, Pieter, emménagent avec leurs parents à la Chiquetterie, une maison non raccordée à l’eau courante et surtout sans électricité. Et puis en janvier 1982 nait un septième enfant : Emily.
Difficiles débuts
Le début de l’aventure de la famille Van Wesemael à Nafraiture est fatigant et chargé émotionnellement. Il n’y a pas d’électricité et le puit qui fournit l’eau à la famille finit par très vite s’avérer insuffisant. Les quelques fermiers du coin viennent de temps en temps les ravitailler en eau mais ce n’est qu’une aide d’appoint.
A l’époque, la compagnie d'électricité ne veut pas connecter cette maison isolée au réseau électrique et la municipalité ne veut pas installer de canalisation d'eau.
En plus de cela, l’accueil par les habitant locaux n’est pas très chaleureux. La famille Van Wesemael est considérée comme des « chercheurs d’or » venus voler le travail de la population locale. Ils sont considérés comme des moins que rien et les confrontations avec des personnes peu louables qui tentent de faire peur à toute la famille sont légions. Même le Bourgmestre de l’époque refuse l’aide et le soutien qu’il aurait dû offrir aux nouveaux venus. Les enfants aussi ont des difficultés lors de leur scolarité et ce malgré qu’ils aient sauvé l’école d’une fermeture prévue par manque d’enfants. Ils ne sont absolument pas les bienvenus !
On ne baisse pas les bras
Malgré toutes ces difficultés, la famille ne se laisse pas abattre et ils cherchent des solutions!
Ils contactent toutes les autorités possibles et imaginables qui pourraient les aider à connecter la maison aux réseaux d'eau et d'électricité.
Ils écrivent même une lettre au Ministre Wathelet et au Roi Baudouin en demandant leur aide. Mais, aucuns résultats. Ils prennent alors leur destin en main.
Sur leur terrain, avec l'aide d'un sourcier, ils recherchent un endroit où il y aurait de l'eau souterraine. Ils forent jusqu'à 40 mètres de profondeur et trouvent finalement une source d'eau potable avec un débit suffisamment important. Cette source a alimenté la maison pendant 12 ans.
En installant un alternateur alimenté au mazout, la maison peut également être alimentée en électricité mais il faut utiliser l'électricité de manière rationnelle. Cela a son charme : l'alternateur est éteint à 19 heures et après il faut s’éclairer à la bougie.
Il a fallu attendre 1995 pour que la Chiquetterie soit enfin connectée au réseau local d’approvisionnement en eau et en électricité, grâce à la nationalisation de la compagnie d’électricité et à condition de payer plus d’un million de francs belges (environ 25.000,00 euros).
Les premiers clients
Pour subvenir à ses besoins, la famille cultive dès le début de leur installation ses légumes et ils ont des poulets et des cochons. Tout cela est très bien mais de l'argent doit aussi rentrer. Pour gagner leur vie, les Van Wesemael ouvrent donc rapidement la « Chiquetterie », une crêperie unique. Les prémices d’un jardin de plantes et le début de l’élevage de chèvres voient également le jour.
Les tout premiers clients sont des Flamands de Linkeroever (Anvers) et des passants occasionnels s’arrêtent pour manger une crêpe et boire un verre. Mais cela ne suffisait pas pour survivre. De plus il est très difficile de développer une clientèle au sein de la communauté locale en raison de la grande résistance que les gens ont envers ces "Flamands".
Tout à une raison
Et puis le hasard ? Pas si sûr. Toujours est-il que trois religieux, trois « Frères », s’arrêtent à La Chiquetterie. Ils cherchent pour eux et pour deux bus de pèlerins qu’ils accompagnent un endroit où manger et boire quelque chose.
En voyant le crucifix accroché au mur, ils sont convaincus qu'il s'agit d'un signe de Dieu et qu’ils doivent revenir pour aider cette famille avec sept enfants.
Mais ce crucifix n'est pas là par hasard ! En effet, C’est Pieter, le plus jeune fils de la famille, qui, autorisé au moment de l’achat de la maison à choisir un cadeau parmi les antiquités de l'ancien propriétaire de La Chiquetterie, a choisi le crucifix. Et Willy et Monique ont accroché ce crucifix au café en guise de souvenir (il y est d’ailleurs toujours ). Qui pouvait penser à l’époque que cette idole serait leur salut.
A partir de ce moment et pendant de longues années, les 'Frères', accompagnés par des pèlerins, passent tous les mois avec 3 ou 4 autobus et leur fournissent ainsi un revenu régulier. Les « Frères » ont beaucoup de sympathie pour la famille qui a bien du mal à survivre et ils apportent des surplus du marché local et collectent également au sein de leur communauté des vêtements et des vivres pour aider la famille.
Le grand changement
En 1983, Monique contacte Martin De Jonghe de ‘Radio 2’ lors de son émission du dimanche matin « Service phone ». Elle y explique les problèmes auxquels la famille est confrontée et, par la suite, un journaliste de « Het Laatste Nieuws » les contacte et publie un article : « Flamand têtu survit à merveille en Wallonie »
La publication de cet article incite de nombreux Flamands, curieux, le journal sous le bras, à se rendre à La Chiquetterie. C’est un grand soulagement pour la famille, après ces deux années très difficiles.
Les plantes
En 1984, Willy commence à organiser des visites guidées sur le thème des plantes. Et la chiquetterie commence à attirer une clientèle supplémentaire. A cette époque, le jardin compte quelque 60 plantes.
C’est également à partir de ces plantes qu’il finit par créer son propre Elixir, issu de vodka du Aldi et de plantes de son jardin. Willy crée ainsi l’Elixir de Nafraiture. Apprécié par les quelques clients, cet Elixir amène une source de revenu supplémentaire pour la famille.
Même s'il connait les plantes et les techniques de macération d'un élixir, Willy n'a pourtant pas les connaissances qu’il faut sur les obligations à suivre pour créer et vendre des spiritueux. Et un jour le service des droits d’accise vient contrôler. Il menace de mettre fin à l’Elixir de Nafraiture !
Mais comme les inspecteurs constatent que Willy et sa famille n'est pas de mauvaise volonté, ils sont disposés à les guider dans les démarches à accomplir. Moyennant quelques formalités, Willy peut finalement fabriquer l’Elixir en toute légalité. Tous les mois, pendant trois ans, les inspecteurs du service des droits d'accise se rendent à la Chiquetterie pour assister Willy dans tout ce processus de création.
C’est finalement en 1987 que la première bouteille « d'Elixir de Vresse » est embouteillée. Un nouveau nom, quelques modifications apportées à la recette d'origine, et conforme aux exigences légales… Une liqueur à succès qui est vendue à quelque 1.500 bouteilles par an.
C'est sur la recommandation des douaniers que Willy commence également à fabriquer des teintures à base de plantes. Sa grande connaissance sur les plantes ne leur a pas échappé. Nous sommes en 1987.
De crêperie à jardin de plantes sauvages… et bien plus encore
La Chiquetterie aujourd’hui, c’est bien des choses. Un jardin de plantes sauvages où poussent quelque 1.000 plantes, arbres et arbustes différents dans une parfaite harmonie. Un endroit où tout le monde est le bienvenu pour recevoir des conseils sur les plantes et sur leurs propriétés.
La Chiquetterie c’est des liqueurs maison, des teintures mères, des sirops, des pommades, …
La Chiquetterie c’est aussi un élevage de chèvres qui compte une soixantaine de bêtes qui permettent la fabrication du fromage de chèvres que vous pouvez déguster sur place ou emporter avec vous. Nous fabriquons également notre pain maison, cuit dans un four à bois. Et tous les jours nos poules pondent les œufs qui permettent de confectionner de merveilleuses crêpes.
Si au début notre clientèle était essentiellement flamande, les temps changent et depuis de nombreuses années nous avons gagné la confiance des gens locaux et des francophones. Nous aimons le brassage des cultures autour d’une bonne bière belge, autour d’un fromage, au coin d’un feu ou tout simplement au détour d’un conseil, d’une aide, d’une écoute. Ici on entre comme un étranger mais on ressort en ami. Alors bienvenu à la Chiquetterie.
Entreprise familiale
Depuis le début, l’entreprise est une histoire de famille. Quand les enfants ne sont pas à l’école, ils donnent des coups de mains. John tient le bar, Kathy et Anne-Marie aident en cuisine, Wim et Pieter au jardin et aux chèvres. Marijke s’est plongée dans les plantes avec son père et Emily à naturellement suivit leurs traces.
Les années ont filé, certains se sont mariés et ont eu des enfants, certains ont quitté l’entreprise et puis d’autres ont continué à travailler au sein de l’entreprise.
Un nouveau chapitre
Depuis 38 ans Willy et Monique tiennent les rênes de l’établissement et ils restent les bases, les valeurs sûres de l’entreprise.
Ils ont transmis par-delà les années leurs connaissances, leurs activités et les responsabilités à ceux qui continuent à travailler à la Chiquetterie.
Marijke est à la tête de la production des produits et de leur élaboration. Emily se charge de la vente et des visites guidées du jardin. Ensemble elles conseillent tous ceux qui désirent s’aider autrement. Elles font également les envois postaux des produits. Anne-Marie s’occupe du café, des tisanes et du service en salle des crêpes, …
Le fromage de chèvre, c’est le rayon de Wim. Ainsi que le pain.
En 2019, le temps de transmettre le flambeau est arrivé. Et c’est Emily, la plus jeune, l’enfant de la Chiquetterie, qui y a grandi, qui reprend les rênes, secondé de Marijke, Pieter et d’Anne-Marie. Elle a la tête remplie de projets et surtout le cœur plein de cette envie de faire perdurer l’entreprise encore quelques décennies...
Soyez sans craintes, Willy et Monique ne seront jamais bien loin.